France Outlook 2024 - Prévisions marché des Commerces
Le secteur du commerce a surmonté les défis récents avec une résilience surprenante, résistant aux confinements, fermetures, défaillances, ZAN, inflation et baisse du pouvoir d'achat.
PARCOURS DE MARATHONIEN FRANCE
COMMERCES
LES TENDANCES CLÉS POUR COMPREND
PARCOU MARATH
DRE LE MARCHÉ DU COMMERCE EN 2024
URS DE HONIEN
PERSPECTIVE MACRO-ÉCON
2024 : UNE LUEUR AU BOUT DU TUNNEL
Depuis 4 ans, l’économie mondiale subit de fortes perturbations d'ordre sanitaire, politique et économique. Pandémie mondiale, invasion de l'Ukraine, et maintenant conflit au Proche Orient continuent de bouleverser les chaînes d'approvisionnement, de production et in fine la consommation et les échanges internationaux, moteurs principaux de la croissance. La France n’a pas échappé à cette confusion généralisée et tente de maintenir ses indicateurs à flot dans ce contexte de fortes tensions notamment sur les prix de l’énergie.
PRINCIPAUX INDICATEURS FRANCE
2020 2021
2022
2023 2024 (p) 2025 (p)
-7,9% 6,4% 2,5% 0,8% 0,9% 1,3%
Croissance PIB, %
0,5% 1,6% 5,2% 4,9% 2,6% 1,8%
Taux d'inflation, %
8,0% 7,9% 7,3% 7,5% 7,6% 7,8%
Chômage,%
0,3% 2,6% 0,2% 0,8% 1,0% 0,7%
Pouvoir d'achat, %
-6,8% 5,1% 2,1% 0,6% 1,5% 1,4%
Consommation des ménages, %
21,0% 18,7% 17,5% 17,7% 17,3% 16,7%
Taux d'épargne, % revenu
114,7% 112,9% 109,9% 109,7% 109,7% 109,6%
Dette publique, % PIB
9% 6,5% 4,8% 4,9% 4,4% 3,7%
Déficit public, % PIB
Sources: INSEE, Banque de France, BCE, Moody’s
4 | OUTLOOK COMMERCES 2024
ES ONOMIQUES
CLIMAT DES AFFAIRES ET MORAL DES MÉNAGES
Une météo maussade en fin d’année avec des indicateurs de climat des affaires et de confiance des ménages qui restent inférieurs à leur tendance long terme (10 ans).
40 50 60 70 80 90 100 110 120
Climat des affaires
Moral des ménages
Sources : INSEE
PARCOURS DE MARATHONIEN | 5
CROISSANCE : LE CREUX DE LA VAGUE
ÉVOLUTION DU PIB DES PRINCIPALES ÉCONOMIES EUROPÉENNES
CROISSANCE PIB
0,0% 0,2% 0,4% 0,6% 0,8% 1,0% 1,2% 1,4% 1,6% 1,8% 2,0%
0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0%
-10,0% -8,0% -6,0% -4,0% -2,0%
2020 2021 2022 2023 2024 (p)
2025 (p)
Moyenne 2020/2023
Moyenne 2023/2025 (est)
Sources: INSEE, Banque de France, BCE, Moody’s
La Commission Européenne a révisé ses estimations à la baisse à cause de l'inflation persistante et de taux directeurs qui pourraient rester au point haut pendant encore un certain temps. Après s’être contractée fin 2023, l’activité économique en France devrait se maintenir en 2024 à un rythme modéré sous l’effet combiné du maintien de la demande intérieure et du recul progressif de l’inflation. L’INSEE et la Banque de France anticipent pour 2024 une croissance quasi identique à 2023 (+0,9%) et une modeste reprise de +1,3% en 2025, tirée majoritairement par la consommation des ménages. Le gouvernement se montre plus optimiste et rehausse ces prévisions de +10 pdb, espérant que la reprise des exportations et la mise en application des réformes des retraites et du chômage portent leurs fruits dès 2024 sur le marché de l'emploi. Sur la période 2020/2023, la France figurait en queue de peloton des principales économies européennes et de la Zone Euro avec une croissance moyenne de +0,5% sur la période post Covid, juste devant l’Allemagne (+0,2%). Moody’s anticipe une reprise significative sur les années 2024 et 2025 en Europe, à l’exception de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, durablement pénalisés par le maintien d’une inflation forte malgré la flambée des taux d’intérêts. La France conserverait sa place juste devant l’Allemagne.
6 | OUTLOOK COMMERCES 2024
INFLATION : UN REFLUX LENT MAIS CERTAIN
La baisse de l’inflation entamée depuis l’été 2023 se poursuivrait en 2024 et 2025, bien qu’à un rythme plus mesuré pour rester aux alentours de 2%, légèrement en-deçà des prévisions de la Zone Euro. Le ralentissement des prix s’opère principalement dans les services et l’énergie, et s’étend désormais dans une moindre mesure, aux produits manufacturés, et plus récemment à l’alimentation. Les prix alimentaires restent conditionnés à l’évolution des prix des matières premières et devraient se stabiliser au cours de 2024, avant de reculer significativement en 2025 et ainsi faire reculer l’inflation sous-jacente. POUVOIR D’ACHAT ET CONSOMMATION : CRISE DE CONFIANCE MESURÉE La consommation des ménages, en recul de 150 pdb par rapport à 2022 (+2,1%) mais toujours positive se situerait aux alentours de +0,6% en 2023. Elle devrait suivre globalement la trajectoire du pouvoir d’achat qui devrait augmenter très légèrement (entre +0,7% et +1%) au cours des 2 prochaines années grâce à l’augmentation des salaires réels et la baisse de l’inflation. Le pouvoir d’achat reste néanmoins au cœur des préoccupations des français, en particulier pour les bas salaires qui pour certains se retrouvent inférieurs au SMIC indexé et ne sont pas en mesure de compenser l’inflation par leur épargne.
INFLATION
0,0% 1,0% 2,0% 3,0% 4,0% 5,0% 6,0%
2020 2021 2022 2023 2024 (p)
2025 (p)
POUVOIR D'ACHAT ET CONSOMMATION
-10,0% -5,0% 0,0% 5,0% 10,0%
2020 2021 2022 2023 2024 (p) Pouvoir d'achat Consommation des ménages, %
2025 (p)
Sources : INSEE, Banque de France
PARCOURS DE MARATHONIEN | 7
MARCHÉ DU TRAVAIL : VERS UNE AMORCE DE RETOURNEMENT La progression du taux de chômage constaté fin 2023 semble marquer la fin d’un cycle de 7 années de repli, de plus de 10% à 7,1%, son niveau le plus bas (T1 2023). La fin des aides exceptionnelles de l’État, la hausse des défaillances d'entreprises et des destructions d’emplois, pourraient conduire le taux de chômage à tutoyer les 8% d’ici fin 2025 et s’éloigner de fait du plein emploi visé par le gouvernement. La mise en place de la réforme des retraites et la prolongation de la durée du travail devraient freiner pour un temps la progression de l’emploi dans un contexte de ralentissement de l’activité et d’augmentation de la productivité.
CHÔMAGE
6,8% 7,0% 7,2% 7,4% 7,6% 7,8% 8,0% 8,2%
2020 2021 2022 2023 2024 (p)
2025 (p)
8 | RETAIL OUTLOOK 2024
TAUX D’ÉPARGNE : LES FRANÇAIS RESTENT DES FOURMIS Bien qu’en baisse depuis 2020 (21% du revenu des ménages), le taux d’épargne est resté relativement élevé en 2023 (17,7%), malgré la progression continue de l’inflation. Les Français ont arbitré entre la prudence et la consommation et cherchent à maintenir, lorsqu’ils le peuvent, une réserve en cas de difficultés à venir. La perspective de la remontée du chômage va dans ce sens et incite les Français à se montrer prudents dans l’allocation de leur épargne qu’ils devraient maintenir pour les deux années à venir au-delà de la moyenne historique 2000/2019 (14,7%).
TAUX D'ÉPARGNE
10,0% 12,0% 14,0% 16,0% 18,0% 20,0% 22,0%
2020 2021 2022 2023 2024 (p)
2025 (p)
Sources: INSEE, Banque de France
PARCOURS DE MARATHONIEN | 9
LES COMM
LE MAILLON FORT ? C’est officiel, le retail bashing n'est définitivement plus de mise !
Contre toute attente, le secteur des commerces a fait preuve d’une redoutable résilience ces dernières années surmontant les confinements, les fermetures, les défaillances, la ZAN, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat. Contre vents et marées, nos commerces ont résisté, non sans accrocs, mais ils ont démontré qu’ils tiennent une place importante dans le paysage économique français, la consommation étant l’un des principaux moteurs de croissance du pays. Devenu omnicanal, le commerce s’est adapté par tous les moyens aux besoins des consommateurs et à l’évolution des modes de consommation et cette agilité révélée depuis la crise fait sa force. Malgré un incontournable repricing et le ralentissement de l’activité transactionnelle en volumes, l’appétit des investisseurs pour le commerce reste manifeste et conforte la solidité de cette typologie d’actif sur le marché immobilier.
Des fondamentaux solides pour aborder 2024 avec réalisme et un optimisme non feint...
Dynamisme locatif
Valeurs locatives
Demande
Investissement
Commerces de centre-ville
Centres commerciaux
Parcs d’activités périphériques
10 | OUTLOOK COMMERCES 2024
MERCES
UN BILAN DU MARCHÉ LOCATIF 2023 PLUTÔT POSITIF Le marché locatif a été relativement actif cette année avec toutefois des disparités selon les secteurs et la typologie de commerces. - Sur Paris, le marché locatif est porté par le luxe et l’influence des Jeux Olympiques sur les artères prime, mais également en raison de la correction sur les valeurs locatives qui a rendu les emplacements plus abordables. Cette situation se vérifie moins sur les marchés en régions, et sur les centres commerciaux qui sont plus dans une dynamique de renouvellement de l'offre que de création de surfaces. La périphérie, quant à elle, a échappé à ces corrections et continue de faire preuve d’une remarquable stabilité de ses performances. - Par segments de surface , on constate une dynamique à la demande sur le créneau «boutiques» (de 0 à 600m²), et plutôt à l’offre sur le créneau des grandes surfaces à Paris (plus de 600m²). - En termes d’activités : les secteurs les plus dynamiques sont le sport, le discount, le luxe et le food & beverage . A l’inverse, le mass market de façon générale et plus spécifiquement le prêt à porter sont plus en souffrance.
LE FOOD & BEVERAGE : un secteur en suractivité en 2023 La dernière étude « European Retail Radar » réalisée par Cushman & Wakefield, a révélé que le Food & Beverage était le 2 ème secteur le plus actif en termes de transactions locatives en Europe, totalisant 17% du nombre total de deals réalisés par le groupe au 1 er semestre 2023.
PARCOURS DE MARATHONIEN | 11
AUTANT DE VIES QUE DE FORMATS LES COMMERCES DE CENTRE-VILLE A Paris plus qu’en région, la demande des enseignes est très dynamique sur le format boutiques (inférieures à 600 m²). Les moyennes et grandes surfaces (supérieures à 600 m²) sont plutôt présentes à l’offre et vont le rester sur le moyen terme, pénalisées par une problématique logistique structurelle parfois difficile à combiner avec les stratégies des enseignes (stockage, accessibilité, supply chain ). Sur cette typologie de surfaces, des restructurations sont néanmoins envisagées à partir du 2 ème semestre 2024. En effet, la période des Jeux Olympiques va constituer une parenthèse de 4 à 6 mois et contraindre les chantiers dans le centre-ville de Paris à l’arrêt avant de repartir en fin d’année. On note par ailleurs une évolution de la fréquentation touristique à Paris très positive pour les artères commerçantes prime. Les chiffres du tourisme durant la Coupe du Monde de Rugby
sont très encourageants avec une hausse de +7% de la fréquentation en Île-de-France sur la période septembre/octobre (600 000 visiteurs supplémentaires) avec une forte présence de la clientèle internationale (+10%). Cette tendance se poursuit d’ores et déjà et devrait se prolonger sur une grande partie de l’année, au moins jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques. L’année 2023 aura enregistré de nombreuses transactions en pop-up store réalisées dans la perspective des Jeux Olympiques. Ce format éphémère permet notamment aux enseignes qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation, de poursuivre leur activité à proximité de leur magasin durant la période de travaux. Ce format pourra continuer de bénéficier au 1 er trimestre 2024 d'une belle dynamique avec la finalisation de quelques transactions "dernière minute" avant les J.O.
UNE ACTIVITÉ LOCATIVE CADENCÉE EN 2024
Le 1 er trimestre devrait encore connaitre quelques grosses opérations à effet « Jeux Olympiques » ainsi qu’une vague de pop-ups stores.
Les 2 ème et 3 ème trimestres devraient être plus calmes dans Paris sur le terrain de l’activité locative, à l’exception du secteur Food & Beverage en suractivité, et de la périphérie qui devrait rester imperméable à l’effet JO.
Le 4 ème trimestre devrait voir le retour de grands projets à plus long terme, certains déjà autorisés, d’autres bénéficiant de la visibilité donnée par les J.O. favorisant le lancement de nouveaux projets.
12 | OUTLOOK COMMERCES 2024
AUTANT DE VIES QUE DE FORMATS L’effet progressif de la loi Climat et Résilience de 2021, a rendu plus complexe le développement de projets de créations d'équipements commerciaux, qu’il s’agisse de périphérie ou de zone urbaine/périurbaine, par un recul des autorisations et une hausse des recours. Cette tendance se concrétise à court terme par l’application du moratoire stoppant net les autorisations de créations de surface au profit des restructurations et rénovations, impactant de facto à la baisse les prévisions d’expansion du parc pour les années à venir. Ce phénomène, accentué par la maturité du parc a plongé depuis quelques années les centres commerciaux dans une dynamique de renouvellement plutôt que de création de surfaces. Si la tendance se confirme, 2023 devrait être une "petite année" en terme de création de surface. Les ouvertures de l'année 2023 ont porté plus précisément sur des extensions ou des restructurations de sites existants, et cette tendance devrait perdurer pendant les années à venir. Contrairement aux autres formats, la périphérie a échappé aux tensions grâce à une remarquable stabilité de la demande et de l’offre. La crise Covid et l'année 2020 avaient marqué le début du ralentissement des ouvertures de retail parks , le rythme des développements ayant été fortement ralenti par le manque de main d’œuvre, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et les restrictions d’accès au crédit. Le rachat des hypermarchés et supermarchés Casino par Auchan et Intermarché ainsi que du Groupe Delhaize par Carrefour vont rebattre les cartes du paysage français de la distribution alimentaire avec une réduction des acteurs et une nouvelle répartition des forces en place. Le trio de tête (E.Leclerc, Carrefour et Intermarché), s’il reste inchangé, se trouve largement renforcé en termes de puissance de négociation grâce à un maillage plus dense du territoire, creusant l’écart avec les acteurs n° 2 du secteur LES CENTRES COMMERCIAUX LES RETAIL PARKS LA DISTRIBUTION À DOMINANTE ALIMENTAIRE
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"
L’avenue des Champs Elysées reste au cœur de l’activité locative du marché parisien avec une dizaine de transactions formalisées en 2023. Ce marché a été redynamisé par le retour des flux piétons (+12% en 2023), la perspective des Jeux Olympiques et la correction des valeurs locatives de 10% à 15% par rapport au pic de 2019. L’attractivité de l’avenue est par ailleurs renforcée par les nombreuses possibilités offertes de réaliser des locations éphémères avec des pop-up stores, sur la base de valeurs locatives parfois plus élevées que sur des baux à long terme. »
L’HEURE EST LA STABILITÉ DES VALEURS LOCATIVES Après le réajustement constaté depuis la crise Covid sur les commerces de centre-ville (-30% à -10% selon les sites), les valeurs locatives font preuve d’une relative stabilité. On peut s’interroger sur le cas de l’avenue des Champs Elysées avec l’acquisition du n°150 par LVMH qui pourrait accentuer la montée en gamme de l'avenue et tirer les valeurs locatives vers le haut. Aussi, d’une manière générale, il subsiste trop de questions sur l’évolution de l’inflation et de la consommation pour créer une dynamique à la hausse sur les loyers commerciaux. En centres commerciaux , on ne constate pas de décote sur les loyers de renouvellements, qui pour les meilleurs emplacements se sont peu ou prou alignés sur les loyers indexés, contrairement aux localisations plus secondaires où elles sont restées globalement stables. En revanche, on assiste sur ces deux typologies de commerce à une généralisation des mesures d’accompagnement (loyers paliers, franchises) de l’ordre de 12% à 15% du loyer contractuel en échange d’un engagement ferme du preneur, avec un bail commercial traditionnel. En retail parks , les valeurs locatives font preuve d’une grande stabilité, à l’exception de certains emplacements phares sur les formats les plus recherchés (250/500m² et 900/1300m²) qui pourraient connaître quelques orientations à la hausse selon les opportunités.
Christian Dubois, Head of Retail Leasing France
14 | RETAIL OUTLOOK 2024
LE COMMERCE, UNE CLASSE D’ACTIF QUI TIENT SA PLACE SUR LE MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT IMMOBILIER La classe d’actif retail occupe depuis 2022 une part significative des volumes transactés en immobilier d'entreprise banalisé et devrait totaliser cette année plus d’un quart des montants investis (18% en moyenne sur 10 ans), montrant que le secteur des commerces résiste mieux que d’autres typologies d’actifs. Cette performance s’inscrit néanmoins dans un marché global en forte baisse d'environ 56% d'une année sur l’autre. En 2023, en retail, le recul est moins violent avec un volume cumulé estimé aux alentours de 3 milliards d’€ affichant un repli d’un peu moins de 50%, imputable en grande partie au recul des grandes transactions portant sur des volumes supérieurs à 100 millions d’euros (6 seulement sur 2023 vs 17 en 2022). Généralement l’apanage des opérations du centre-ville parisien, les volumes supérieurs à 100 millions d'euros portent aussi sur les centres commerciaux et les retail parks . L’année 2023 marque cependant un ralentissement important dans la dynamique transactionnelle en commerce constatée depuis 10 ans (volume moyen de 4,9 milliards d’€) et nous fait revenir à des niveaux préalables à 2014, où il s’agissait encore d’un marché de sous-secteurs avec une moyenne annuelle aux alentours de 2,9 milliards d’€. A partir de 2014, la période a été plus florissante et toutes les années se sont achevées sur un volume investi supérieur à 4,2 milliards d’€, à l’exception de 2021 avec un total de 3,4 milliards d’€.
Part du Commerce dans les volumes investis en immobilier banalisé depuis 2007
25%
27%
26%
23%
22%
21%
21%
Moyenne 10 ans 18%
19%
18%
17%
17%
16%
16%
15% 15%
Moyenne 5 ans 16%
13%
7%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
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"
LE COMMERCE, UNE CLASSE D’ACTIF QUI TIENT SA PLACE SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER LES GRANDS VOLUMES TRUSTÉS PAR DES UTILISATEURS LUXE La hausse des taux de financement bancaires couplée aux bons résultats financiers des groupes de luxe, ont créé depuis plusieurs mois des opportunités d’acquisition d'emplacements commerciaux stratégiques par les géants du secteur. LVMH, KERING mais aussi MAX MARA ont ainsi consolidé leur présence sur des adresses « luxe » emblématiques au sein du Triangle d’Or parisien telles que l’avenue Montaigne et l’avenue des Champs-Elysées, et la rue Saint-Honoré. Sur ces artères spécifiques, les utilisateurs ont remplacé les investisseurs institutionnels dans les grandes transactions dont les montants ne sont pas pris en compte dans les volumes d’investissement. Les liquidités des investisseurs institutionnels se sont donc portées sur les actifs de rendement au détriment des actifs « core » qui ont disparu du marché. Ces nouvelles acquisitions réduisent par ailleurs les opportunités d’implantation pour de nouvelles marques, freinant ainsi le turnover locatif sur ce marché spécifique. Il est difficile d’appréhender les volumes à l’investissement sans considérer les taux de financement. La correction des taux de rendement en retail a déjà débuté il y a quelques années, avant Covid pour les commerces de centres-villes et les centres commerciaux, et plus tardivement sur les retail parks . Ils devraient désormais se stabiliser dans le courant de l’année 2024 grâce à la stabilisation attendue des taux de financement, sur un taux prime entre 4% et 4,50%. Les 1 ers mois de l’année 2024 devraient s’inscrire dans la lignée de 2023 en termes d’activité, en attendant une compression explicite des taux de financement. Néanmoins il existe quelques transactions d’envergure dans le pipeline qui pourraient faire basculer les volumes dans les prochains mois.
Pour 2024, l’interrogation portera sur le retour des
opérations de centre ville qui alimentent
généralement une grande partie des volumes investis en commerces (près de 45% en moyenne de 2015 à 2019 vs 27% en moyenne de 2020 à 2023). Les maisons de luxe poursuivront-elles leurs emplettes sur les artères prime ou laisseront-elles revenir les investisseurs sur le marché du high street parisien ? L’avenir nous le dira mais il reste encore des opportunités qui pourraient attirer les investisseurs « value added » notamment sur l’avenue des Champs-Elysées, et ainsi redynamiser le segment des commerces de pied d’immeuble. »
Vanessa Zouzowsky Head of Capital Market Retail France
16 | OUTLOOK COMMERCES 2024
13 RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE POUR LE COMMERCE EN 2024! • Les commerces ont fait preuve d’agilité depuis la crise Covid et s’adaptent plus rapidement aux évolutions du marché • La reprise du tourisme national et pas seulement sur Paris • Le retour des salariés et des flux dans les quartiers d’affaires • Le retour à une inflation plus mesurée donnant plus de visibilité au marché • Un fort taux d’épargne conséquent (encore supérieur à 17% du revenu brut) • Le marché de l’emploi encore bon avec une base sécurisée par les emplois publics • Pas de ralentissement d’activité en vue ni sur le segment premium ni en discount • Le marché des enseignes apparait plus sain avec la disparition progressive des plus vulnérables • La réflexion engagée sur le retraitement des entrées de ville porte ses fruits avec l’arrivée de projets de redéveloppements
et la création de nouveaux écosystèmes urbains • La fin du retail bashing voit le retour de certains investisseurs sur le marché du retail
• Les taux se stabilisant, la prime de risque sur le retail conserve un avantage concurrentiel par rapport à d’autres classes d’actifs • Les stratégies d’ESG vont pouvoir rendre les actifs attractifs pour attirer de nouvelles typologies d’investisseurs • Les flux se maintiennent favorisant la pérennité des loyers, donc l’attractivité des commerces auprès des investisseurs
PARCOURS DE MARATHONIEN | 17
NOS CONV NOS CONVICTIONS LES LEVIERS LES RIS
Tout faire pour maintenir le pouvoir d’achat et la consommation
• Réserve de l’épargne encore élevée
• Incertitudes
• Maintien d’u
• Poids des négociations commerciales en faveur d’une baisse des prix, notamment en alimentation
• Hausse du ch
• Baisse plus rapide que prévu de l’inflation qui pourrait relancer la consommation
Vulnérabilité de certains secteurs et enseignes (bio, pap milieu de gamme) pouvant entrainer une hausse des défaillances
• Émergence de nouvelles activités et enseignes en relais
• Retards pris et de la strat • Manque de l la modernisa
• Aide du plan Action Cœur de Ville
• Agilité du modèle
• Maintien des mesures d’accompagnement
• Recul des ch
• Hausse de la
Ralentissement de l’expansion du parc des commerces (Politique ZAN, impact ZFE et ZTL)
• Réutilisation de l’existant
• Faible renou
• Vieillissemen de financem
• Focus sur la modernisation du parc
• Réhabilitation des entrées de ville
• Priorité donn
• Développement de la mixité des usages
Le marché de l’investissement devrait rester stable
• Des niveaux de rendement encore attractifs
• Poursuite de réduisant les
• Proximité d’un plafond des taux directeurs
• Difficultés de
• Besoin de diversification des foncières
• Un attentism
• Ressource du private equity encore présente pour certains investisseurs
• Inadéquation vendeurs et
• Correction d
LA DOUBLE ÉQUATION DU DÉCRET TERTIAIRE ET DES CRITÈRES ESG IMPOSÉS Leur application devrait à court terme peser sur les trésoreries des entreprises et pourrait freiner
• L'expansion et la modernisation des enseignes d’un côté,
• Les velléités d’acquisition des investisseurs de l’autre côté
En échange, le verdissement progressif des actifs devrait être source de création de valeur à plus long t
18 | OUTLOOK COMMERCES 2024
VICTIONS SQUES ET POINTS DE VIGILANCE
économiques et géopolitiques
une inflation élevée
hômage
vis-à-vis de la digitalisation tégie omnicanale liquidités pour investir dans ation des réseaux
hiffres d’affaires et hausse des taux d’effort
a vacance
uvellement de l’offre
nt du parc si les problématiques ment perdurent
née aux logements
e la décollecte de certaines foncières s liquidités disponibles
e financement qui perdurent
me qui s’éternise
n entre les attentes des des acquéreurs
de prix liée aux capex de mise à niveau ESG
terme
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BUSINESS
RESEARCH
Christelle Bastard Head of Research - France
Barbara Koreniouguine CEO Cushman & Wakefield France
Christian Dubois Head of Retail Services - France
Vanessa Zouzowsky Head of Retail Capital Markets - France vanessa.zouzowsky@cushwake.com +33 (0)6 71 69 25 47
barbara.koreniouguine@cushwake.com +33 (0)1 53 76 80 29
christian.dubois@cushwake.com +33 (0)1 53 76 92 93
christelle.bastard@cushwake.com +33 (0)1 53 76 80 15
Typhaine Gaillard Retail Research Analyst France typhaine.gaillard@cushwake.com +33 (0)1 86 46 10 94
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